Imprévisible découverte [pv Ryo]

Une année de plus, la dernière. Une nouvelle chambre encore cette fois. Mitsue rentra avec ses bagages, les déposant au pied du lit comme chaque année. Comme chaque année il choisit le lit de gauche, profitant que son colocataire n'avait pas encore fait son apparition. Un lit, un bureau, une armoire, comme d'habitude.

Mitsue se laissa tomber sur son lit, ses cheveux long s'éparpillant sur les draps en une auréole brune, ses grelot tintant doucement durant le mouvement. Ses yeux se fixèrent sur le plafond avant qu'il ne les ferme. Un soupire, le sien, il soupirait beaucoup. L'appréhension d'une nouvelle année peut-être ? Surement. L'impatience ? Non. Le regret ? Oui peut-être, surtout à propos d'une chose en fait, une relation bien trop tendue à son goût. Il faut dire qu'il n'avait pas l'habitude de se faire détester jusqu'à il y a deux ans.

Un autre soupire et il se releva. Autant ranger. Le jeune homme descendit du lit et y plaça ses valises, les ouvrants pour en sortir ses tenues qu'il rangea méthodiquement dans l'armoire. Pareil pour ses chaussures et sa trousse de toilette. Tous des mouvements automatiques, déjà répétés, pendant que son esprit restait à ses préoccupations premières, sur un garçon aux cheveux blonds.

Il soupira encore, à force de soupirer il risquait de mourir jeune, un peu de vie qui s'enfuit à chaque souffle. Une fois que tout fut rangé, classé, préparé, Mitsue retourna sur le lit, les cours commençait le lendemain matin, il fallait qu'il se repose. Il pourrait toujours souhaiter la bienvenue à son colocataire après, pas vrai ?

Allongé sur le dos, la tête bien calée sur l'oreiller, ses yeux se fermèrent doucement, sa respiration ralentit. Ses pensées s'évaporèrent alors que son visage se détendait sous le poids du sommeil. Il pourrait toujours y penser plus tard. Mais ce plus tard serait plus tôt qu'il ne l'avait imaginé.

Il déambulait dans les couloirs, le regard froid et la mine sérieuse comme d'habitude. Ce qu'il fait ici? Lui même n'a en a cure et si il pouvait partir le plus vite possible, il le ferait. Enfin cette pension est toujours mieux que le centre de détention dans lequel on l'envoi l'été venue sur accord du directeur. Il soupire encore un an en cage, puis il sera libre, libre de ses chaînes qui le relit encore à son passé et à ce qu'il fut autrefois. Il déteste repenser à cette partie là de sa vie à l'imaginer ou même revenir dessus. Le passé c'est le passé. Il c'est focalisé sur cette idée et ne l'a plus quitté depuis deux ans, y accrochant un ensemble de règles à suivre et de chose à proscrire. Et ses lois qu'il s'est infligé, ces réflexions, il les a tenus. Toutes et sans faillir à la tâche, pratiquement toute....Oui car en effet, il y a lui. Un sourire charmeur, une apparence féminine à souhait et un caractère bien trempé qui fait chavirer ses résolutions à chaque fois.

Oui et pour cette raison, il le déteste, il le hait lui et ses prunelles qui le consume de l'intérieur chaque fois qu'il les croisent. Il in supporte sa voix douce et radieuse qu'il le fait trembler et l'emporte dans une autre réalité. Il exècre ce corps gracile et fin qui enflamme chaque partis de son corps au point qu'il finit par rêver de lui chaque nuit , l'intégrant dans ses fantasmes et désirs les plus fou. Et pour cela, parce que pour lui Mitsue Kisaragi représente la tentation, le fruit défendu, il se refuse de le toucher ou d'essayer d'entretenir une relation amical avec lui. Parce qu'il sait que le désir charnel qu'il éprouve en sa présence est trop virulent et puissant pour qu'il puisse se contenir si il se retrouve trop souvent ensemble. Si seulement il savait....


Il entre dans la pièce aux papiers peint jaunes, sur la porte en bois de chêne qu'il ouvre est inscrits le chiffre 6, le 6 il passe ses doigts sur ses contours, cette année sera bénéfique pour lui c'est évident car le six est le chiffre parfait et est pour lui un porte bonheur. Se glissant à pas de loup dans la pièce, il jette un bref coup d'œil remarquant une forme allongés sur le lit de gauche. Son colocataire endormi apparemment. N'y prêtant guère attention sur le coups, il déballe ses affaires de manière désordonné, ancien tic de sa personnalité qu'il n'a pas pu changer. Quelques minutes plus tard alors qu'il se juge installer pour la soirée. Il se retourne frottant ses paupières en direction de son voisin et compagnon de chambre qu'il pense avoir laissé suffisamment dormir. Clignant des yeux, qui rougit par le sommeil lui font mal, il ne se rend pas compte de "qui" est affalé sur les draps. Posant une main sur l'épaule du jeune homme posé là, il se met à murmurer.

-Hé, réveille toi, il faut qu'on....se toi!!!!

Le cris résonne mais il est trop tard, la main calé sur l'épaule du presque homme endormi, il se fige. Ses pensées s'entrecroisent et se percutent, pourquoi cela lui arrive t' il à lui?! Pourquoi est ce qu'il se retrouve avec le démon angélique qu'il s'est efforcé d'éviter durant deux années entière!

"vas-y répète mimi."

"mais j'y arrive pas c'est trop long!"

"Allez, je te ferrais un bisou si tu réussis."

"Vraiment ? D'accord." Un sourire, puis le retour d'une mine sérieuse, on réfléchit on se remémore les mots, on essaie de les répéter à voix haute. On se trompe.

"Non mimi, essaie encore, il faut que tu la saches."

On répète, avec hésitation, une pause longue à cause d'un trou de mémoire. Mais on parvient à le dire, et on reçoit sa récompense, on est heureux d'avoir réussie, et on ne peut pas s'arrêter de sourire, de lui sourire. Et quand il sourit en retour ce votre coeur qui bat plus vite.

Deux enfants sous un pont, un endroit où regarder l'aube, un endroit où se retrouver, deux amis, mais pour l'un tellement plus.

Leurs rires résonnaient dans sa tête. Encore un rêve passé, un souvenir, ça faisait longtemps qu'il n'avait pas rêvé de moment heureux quand il était encore avec lui. Il se demandait bien pourquoi maintenant.

Mitsue entendit des bruits derrière lui, ça devait être son colocataire, mais il n'avait pas la force de bouger, il était tellement bien là, allongé. Mais apparemment le dit colocataire n'était pas d'avis à le laisser se reposer et vint le secouer. C'est son cri qui lui fit ouvrir les yeux, quel mouche l'avait piqué lui ?

Le jeune homme reste dans le flou quelque instant, ses yeux encore embrumés par le sommeil, il tourne lentement la tête pour voir l'identité de l'empêcheur de dormir en rond et se fige. "Je rêve encore ?" il murmure d'une voix endormie en se frottant les yeux, mais il a beau frotter, c'est toujours le même garçon qui se tient derrière lui. Il émit une légère plainte et se remet dans sa position initiale, cachant sa tête dans l'oreiller en attendant que ça finisse.

Il trésaille quand la voix qui hante sa tête depuis deux ans se met à parler, enroué par le sommeil. Rêver? Il aimerai bien que ce soit le cas car pour lui, ce doux rêve est déjà cauchemar et tentation. Rien que de le voir ainsi, allongé, les cheveux défaits lui donne des frissons incontrôlable et la nausée. Il angoisse, il ne supporte déjà plus l'enivrante odeur de vanille qui s'échappe du corps à quelques centimètres de lui. Il se crispe, il a peur. Il sait à quel point Mitsue à un effet néfaste sur sa capacité à penser et réfléchir. Pourtant il sait qu'il n'a pas le choix, que si il reste planté là le garçon à son réveil se doutera de quelque chose. Posant de nouveaux ses doigts longs et tremblotants sur l'épaule du jeune homme, il ferme les yeux inspirant et expirant de manière lente et posé.

-Mitsubishi! debout! où je te verse un seau d'eau sur la tête.


Encore des paroles désagréables et méprisantes, à croire qu'il ne sait dire que ça. Surtout à lui, jamais il ne s'est exprimé gentille ment en sa présence ou lui a fait de compliments. Juste des remarques moqueuses et acerbes. Il s'en veut un peu de ne pas être capable de plus. Cette attirance pourquoi la déteste il autant? une partie de lui même le sait très bien et lui en remémore les raisons à la pelle. L'autre en revanche s'obstine à lui dire qu'il a tord, qu'il ne devrais pas rejeter cette chance unique. Il serre les poings, de toute façon les piques sont déjà lancés, il est trop tard.....bien trop tard pour faire marche arrière.


C'est ainsi il n'y a rien à faire, leurs chances d'amitié ont toujours était réduite à néant. Pourquoi? encore ce pourquoi, mais Ryo y répond au fond de lui même, parce qu'il est incapable de ne pas vouloir plus de lui. Et il en avait si honte, comment pouvait il être si superficiel? Il s'en dégoutait lui même. Mais oh grand jamais il n'avait été attiré de cette manière, de cette façon, comme un aimant qui en appelle un autre. Comme les champs électromagnétiques qui s'évitent mais pourtant s'attirent. Oui si Kisaragi était le pôle nord alors il était le pôle sud, deux extrémités et pourtant.....

Il a beau tenter de rester dans le sommeil, Mitsue sent la présence dans son dos. Et malgré tous ses efforts pour tenter de se réveiller, il voit bien que ce n'est pas un rêve. De toutes les personnes il a fallut que ça soit lui. Celui auquel il pensait juste avant de s'être laissé aller au sommeil, lui et pas un autre qui apparaisse à ses côtés. La main sur son épaule le fait ouvrir les yeux et il fixe le mur juste devant lui.

Ne pas le regarder, une façon de ne pas reconnaître la réalité. Déjà son cœur bat un peu plus vite et il retient son souffle, c'est toujours comme ça en sa présence. Il ne sait pas pourquoi il est attiré par lui comme ça. Pourtant lui le déteste. Ce sont des regards froids, et des remarques acerbes qu'il reçoit chaque fois qu'ils se voient. Il faut bien qu'il y réponde non ? Du moins il essaie, pour lui donner le change, même s'il ne le pense pas.

Ce n'est que de l'irritation due à l'incompréhension, d'accord il avait mal réagit lors de leur première rencontre, mais il n'aurait jamais cru que cela tournerait de cette manière, ou dure aussi longtemps. Deux ans. Deux années qu'il répond à ses piques. Ryo a toujours su comment l'énerver, mais ça n'aurait pas put empêcher le fait qu'ils puissent devenir amis ?

Son cœur s'accélère, juste ami ? Il est ramené sur terre par la remarque de son nouveau camarade de chambre et soupire. Il savait qu'il n'aimait pas être appelé comme ça, et c'était bien pour ça que Ryo ne l'appelait que de cette manière. Mitsue referma les yeux quelques secondes avant de se redresser lentement regardant toujours le mur, son coussin négligemment maintenu dans ses bras relâchés.

"C'est Mitsue et je suis réveillé remballe tes menaces." Son ton se voulait froid mais on voyait bien qu'il n'y avait plus grande conviction dans ses paroles. Deux ans c'était trop long, plus qu'il ne pouvait en supporter, ses battements de cœur, la douleur à cause de remarques trop blessantes parfois. Ils allaient vivre ensemble, ils pourraient bien faire la paix, non?

Mitsue se retourna et fixa ses yeux dans ceux de Ryo, déjà préparé à la prochaine remarque, installé en tailleur sur son lit, un air neutre au visage.

Il le fixe, le contemple, il ne sait pas quoi répondre, ni que dire, il ouvre la bouche pour lui envoyer une remarque enflammée mais rien ne sort. Il fixe les iris d'un violet clair qui lui donne une profonde impression de lassitude que lui même ressent. Il n'a plus envie de se battre, de se déchirer, de ressentir cette perpétuelle et incessante mélodie de leurs disputes qu'il souhaite stopper. Cela ne peut plus durer, il en est conscient. Il soupire décidant pour la première fois depuis deux ans de ne pas réagir avec virulence à ce que vient de lancer le jeune homme. Il se dirige vers son lit, s'obligeant à le quitter du regard. Il a pris sa décision, il aimerai revenir en arrière, mais ce n'est pas possible. Il range, ses affaires, remballant les livres, repliant les sacs de nourritures. Rangeant les habits qu'il a, les repliant minutieusement. L'odeur de la pièce porte déjà leurs marques à tous deux qui se mélangent et produit une nouvelle senteur plutôt, celle de la menthe et de la vanille qui mêler, laisse comme un goût une saveur étrange à tout cela.


-Je vais changer de chambre.


C'était pourtant une chance unique, un coup du destin, une ironie du sort. Il aurait tellement envie de la saisir, mais voilà comme l'imbécile heureux qu'il est, il va refuser cette chance; cette opportunité. Il marche lentement la porte se rapprochant de lui petit à petit, dans un instant ce seras finit, l'occasion détruite, effacé, envolé et ce à jamais. Il va poser, agripper ses doigts à la poignet de fer, tourner et sortir. Il en pleurerait de rage alors pourquoi ne pas stopper cette course, et faire la paix? Heureusement d'une certaine façon le coup du sort voulu que Ryo soit né maladroit et c'est pour cela qu'il se prit, s'emmêle les pieds dans un livre qui traine sur le sol, le faisant s'étaler littéralement de tout son long. Ses affaires se délogent et se perdent, roulent dans tous les coins de la chambre.

-Mais c'est pas possible!

Mitsue le regarde, s'interroge. Ses poings se serrent alors qu'il le voit ouvrir la bouche pour repliquer, il se prépare au coup, à ses paroles, seront-elles blessantes cette fois ? ou pourra-t-il les écarter d'un simple battement de cil et répondre ... ou pas. Non le mieux ce serrait de garder le silence, de voir comment il le prendrait, en espérant que ce ne soit pas mal.

Mais il n'a pas le temps de plus planifier les choses, Ryo se détourne, sans répondre. Son coeur bat vite, pourquoi ne l'a-t-il pas fait ? Est-ce qu'il ressentirait la même chose que lui ? Que tout devrait prendre fin ? Il le suit des yeux en silence, sans bouger, il le regarde ranger ses affaires unes à unes, livres, nourriture, habits.

Il écarquille légèrement les yeux, il ne compte pas partir ? Alors qu'ils souhaitent tout les deux la même chose! Du moins il le croit. Il ne comprend pas pourquoi il fait ça. Mitsue se fige et son coeur se serre en entendant les paroles fatidiques. Pourquoi ? Il a envie de prononcer ce mot, de poser cette question, de comprendre mais aucun son ne sort de bouche, et il ne bouge pas d'un cil.

Il le regarde partir, alors tout ce qu'il voudrait c'est qu'il reste, qu'ils apprennent à se connaitre, qu'ils ne soient plus ennemis, alors pourquoi ? Mitsue sursaute en le voyant tomber au sol. Et c'est comme un électrochoc. Il se lève alors que Ryo jure et s'approche de lui.

Il est debout devant lui et il se penche, son grelot tinte alors qu'il tend la main. C'est tellement plus que simplement une aide, une main tendue peut représenter tellement de chose, celle-ci peut signifier une fin et un début. Son coeur bat vite et il le regarde dans les yeux, sa main tremble un peu, et il a peur qu'il ne la prenne pas. Alors ce serait finit, il partirait sans un mot et lui resterait dans cette chambre déjà remplie de leur parfum, à regretter ce qui aurait pu être.

Il est au sol, il regarde tout son travaille de rangement gâché en quelques secondes. Il y a un son furtif discret,celui de ce grelot qui tinte faiblement comme une prière. Puis il y a ces doigts blancs qui viennent liés se positionner en un signe. Il sent son cœur faire un bond, il sait que si il accepte cette proposition sans mot tout pourra changer. Mais cela signifie vivre à ses côtés tous les jours que dieu fait. Il soupire intérieurement sera t' il vraiment apte à le supporter? Il hésite, il sait combien la gourmandise peut engendrer des erreurs irréparable. Une petite voix lui souffle qu'il devrait prendre ça comme un challenge pour voir si il a finalement réussi à changer après ces deux années d'effort. Oui, elle a raison, il doit prendre ça comme un défi, le défi de savoir si il peut résister à ce qui l'appelle de manière providentielle. Il saisit sa main, et tire sur elle pour retrouver un équilibre précaire et se redresser.

-Merci


Il replonge dans ses prunelles lilas avec délice, frémissant, la caresse de ses doigts sur les siens et légère presque comme indécente. Pourtant il adore ce faible contact, l'épiderme doux lui donne la chair de poule. Il s'imagine quel effet ça lui ferait si chaque partis de celui ci était collé au sien...il secoue la tête chassant les images qui lui viennent mais tenant toujours la main de son interlocuteur. Il en masse même le dos du pouce un bref moment inconsciemment. Et voilà, à peine vient il d'accepter que le premier obstacle se dresse.

-Euh, je m'appelle Ryo Shirogané.

Une solution pour prendre un nouveau départ réussi cette fois, on oublie l'ancien. Il occulte volontairement son cœur qui bat et pense à libérer sa main mais n'y parvient pas. Il le veut pourtant, enfin à demi. Il se crispe, lâcher sa main un vrais défi.....

Mitsue reste sans bouger, immobile, retenant sa main de trembler. Il le voit hésiter. Et s’il n’acceptait pas ? Et s’il claquait sa main ? De quoi il aurait l’air ? Un naïf qui aurait cru en vain qu’une amitié, ou du moins une non-agressivité, puisse être présente entre eux. Il commence à désespérer, il devait avoir l’air ridicule comme ça. Peut-être qu’il n’aurait pas dû ? Mais il voudrait tellement… Être proche de lui, comme un papillon irrésistiblement attirée par les flammes, mais lui sait qu’il va s’y bruler, et pourtant…

Il n’a pas le temps d’aller plus loin dans ses pensées qu’un effleurement touche sa paume. Comme par réflexe il referme sa main sur la sienne et tire pour l’aider à se relever. Il le regarde sans savoir quoi dire. Et il ne peut bafouiller qu’un ‘de rien’ en réponse. Il l’a prit ! Il a prit sa main ! Il a du mal à y croire, cela veut-il bien dire que c’est possible ? Qu’ils pourraient s’entendre ? Et plus ? Il s’arrête tout de suite, c’est déjà beaucoup qu’il puisse lui tenir la main. Il devrait s’en contenter. Et pourtant… la caresse sur sa peau le fait frissonner, son cœur bat vite. Ses iris dans les siennes, il voudrait tellement s’y noyer, les voir habitées… d’une lueur de désir ? Il secoue la tête, chassant cette idée absurde.

Il revient sur terre quand la voit de ryo résonne encore. Et il sourit, un vrai sourire, joyeux, confiant, brillant. "Je m’appelle Mitsue Kisaragi, enchanté." il répond, sa main toujours dans la sienne. Il aime ce contact. Et il se prend à se demander ce que serait le contact de cette main sur le reste de son cœur. Il se tape mentalement la tête contre un mur. Ça ne va pas du tout, il risquerait de le perdre comme ça, il faut qu’il muselle ses pensées.

Le silence s’installe et il le regarde, ce n’est pas un silence pesant. Il profite du contact entre eux, de la chaleur de leurs mains liées. Il devra pourtant bien la lâcher un jour sa main. Mitsue baisse les yeux et voit le fouillis au sol. Voila ! En rangeant il parviendrait à ne pas laisser son esprit divagué vers le jeune homme qui est son nouveau colocataire.

Il se concentre une nouvelle fois sur son visage et dit avec un petit sourire "je vais t’aider à ranger tout ça." et pourtant il ne bouge pas, il n’ose pas lâcher sa main. Et s’il changeait d’avis ?

Il la tient toujours cette mains si fragile, il cherche une solution pour s'en défaire, il le faut. Et comme une lueur salvatrice il entend sa demande. Il soupire intérieurement, oui la solution se trouve sous ses yeux mais il va devoir la lâcher. Il retient son souffle et s'abaisse rapidement, frôlant une dernière fois les doigts contre les siens, ramassant au plus vite ses affaires sans laisser à Mitsue le temps de l'aider. Par pas méchanceté loin de là, ni même parce qu'il regrette quoi que ce soit, non c'est la simple perspective d'effleurer la peau du garçon à nouveau qui le pousse à agir ainsi. Il est se relève un peu perdu, non complètement perdu. Quel sont ses options de choix? Aucun, il ne peut même pas lui poser des questions sur son passé, il risquerait d'en avoir à retours...Pourtant il ne peut pas rester planter là comme un idiot. Oui de quoi il doit avoir l'air droit comme un piqué un sac remplis entre les bras alors qu'il fixe un point du mur sans ciller.

-Hum, euh alors tu as quel âge?


Mais vraiment, il a le don de poser des questions stupides et sans intérêts. Il se mordille la lèvre inférieur anxieux. Mais que doit il faire bon sang! Pourquoi faut il qu'il n'arrive jamais à entretenir une simple conversation quand il le faut. Pourquoi est il si dépourvu d'originalité ou même de charme. Il n'a donc aucune chance de lui plaire? Non il ne devrait pas formuler ça comme cela. Disons plutôt, il n'a aucune chance de vraiment créer un quel qu'on que lien d'amitié avec lui. Comment le pourrait il? Il est fade et ne sourit jamais. Pour la première fois il regrette en cet instant de ne pas être un autre, et ses pensées dérivent au loin toujours plus loin vers des méandres oubliés. Dans un ancien petit quartier, un quartier pas très grand et assez chaleureux. Une ambiance convivial dans l'ensemble. Mais ce qu'il lui revient en pleine face c'est elle, cette petite fille, aux yeux lilas....est ce une coïncidence que d'y penser maintenant? Difficile à dire ou même à prédire....


-Pardon c'est idiot comme question, plutôt en quel classe es tu?


On se débride un peu, et là il le tente, ce mince étirement de lèvre un peu grimacé. Il ne sait pas quel effet cela va produire, alors que la douce voix lui répète des « en avant Ryo! » à répétition. Il a mal au ventre évidemment. L'angoisse fait toujours partis de lui dans ce genre de moments, ceux où il sait que la personne en face de lui peut le détester. Bien sur ce serait idiot après cette poignée de main. Cependant il aurait pu se tromper, aussi bien il fait fausse route depuis le début et le jeune Kisaragi ce moque de lui....

Mitsue sourit légèrement, mais il regrette presque d'avoir proposer de l'aider comme leur main se sépare. Il a à peine le temps de s'abaisser, le coeur battant, que son compagnon à déjà ramasser presque toutes ses affaires. Il tend la main pour ramasser une feuille, mais ses doigts n'ont même pas le temps d'en connaitre la texture qu'elle est entre les bras de Ryo.

Il ferme les yeux quelques instants, et se redresse comme si de rien n'était, les mains vides. Il est un peu déçu mais ne le montre pas. A quoi ça lui a servit de proposer de l'aider ? Il a du lâcher sa main et finalement... il n'a rien fait. Le jeune homme soupir intérieurement.

Ses yeux lilas se fixe sur son vis-à-vis alors qu'il lui demande son âge. Mitsue cligne des yeux. Son âge ? Même lui il connaissait la date de son anniversaire. Car pour lui il fallait toujours en savoir le plus sur son adversaire. Il connaissait même ses goûts. C'était ridicule maintenant qu'il y repensait. Il ne s'est même pas rendu compte qu'il n'a pas répondu, mais apparemment Ryo ne s'attendait pas à une réponse vu qu'il change de question.

"En terminale 2 et toi ?" Le jeune homme se rend contre qu'il doit avoir l'air idiot; planté debout devant lui, les bras pendant à ses côtés. Il croise donc les bras, une de ses mains jouant -nerveusement il faut bien l'avouer- avec une mèche de ses long cheveux châtains, faisant tinter le grelot. Ce bruit le rassure toujours autant et il tente un sourire léger, cachant sa gêne.

Ryo ne dit rien, comme toujours, à vrais dire c'est surtout qu'il n'a pas la moindre d'idée de la classe dans laquelle il est....il soupire intérieurement que répondre? Il sait qu'il ne sera pas dans la classe de Mitsue, il a demandé au directeur de les séparer comme chaque années.

Au fond peut être était ce un tort encore une action puérile venant de lui. Et si Mitsue l'apprend il pensera quoi? Surement rien d'agréable....Rah, voilà qu'il ce soucie déjà de ce que celui ci peut penser...en faite il s'en est toujours soucier essayant de lui apparaître comme quelqu'un de fort et froid pour lui montrer qu'il ne l'atteignait pas.

Mais tout cela était factice trop factice. II ne savait plus ce qu'il voulait tout ça par sa faute encore une fois. Il soupire se détache, va vers la salle de bains et y rentre prestement, tout ça pour déposer un tube de dentifrice sur un lavabo blanc. Une trousse s'y trouve déjà, et là il comprend, que le garçon aux cheveux châtains est désormais plus que présent dans son univers. Il le veut, il ne le veut pas? Encore une nouvelle interrogation que son esprit se plait à explorer comme se révulse à y répondre. Il retourne le voir, lui dans cette pièce couleur crème et se tait.


-Je suis allé poser ma trousse,tu devrais en faire autant Mitsue....


Oui comme si il n'avait pas vu qu'elle y était déjà comme si il ne voulait pas le voir...

Il le regarde, ou plutôt il regarde son visage, sans se concentrer sur ses yeux en particulier parce qu'il n'ose pas. C'est étrange qu'il se retrouve si réservé face à lui, d'habitude il n'hésite pas à lui lancer des remarques, parfois très méchantes à la tête sans que cela lui tire la moindre émotion, ou alors aucune aussi visible.

Le silence s'installe, car il ne répond toujours pas. Il a l'air idiot à poser une question dans le vent, et il serre les poings. Il se demande s'il fait exprès, de pas répondre pour l'énerver. Il serre la mâchoire et son regard commence à briller dangereusement. Il se mord la lèvre alors qu'il soupire avant de s'en aller, le laissant là, l'interrogation dans l'air, sans aucune réponse, même pas un je ne sais pas.

Mitsue n'a pas bougé, il le regarde avec cet air froid qu'il a l'habitude de lui donner quand il revient. Et ses ongles s'enfoncent dans sa paume à sa remarque. Comment n'a-t-il pas pu la voir sa trousse! Alors qu'elle est bien en évidence sur le rebord du lavabo. Il le fusille du regard et retourne dans la salle de bain, claquant la porte et commençant à se déshabiller, pensant déjà au bienfait relaxant de l'eau chaude. Mais il a claquer la porte tellement forte qu'elle se rouvre en grand. A quoi bon il s'en fiche de toute façon.